« En tant qu’animateurs de communauté, nous mettons en lumière le savoir-faire des acteurs et les exposants apportent des solutions concrètes »

Lors d’un kick-off, Marc Ferracci, Ministre chargé de l’Industrie et de l’Énergie, Nicolas Dufourcq, directeur général de Bpifrance et président de Global Industrie, Sébastien Gillet, directeur de division GL events Exhibitions Industrie et Julie Voyer, directrice de Global Industrie, ont présenter les nouveautés et les temps forts de l’édition 2025 du salon Global Industrie Lyon qui se déroulera du 11 au 14 mars prochain à Eurexpo Lyon (Rhône).

Propos recueillis par Cédric Lardière

ViPress Mesure. Dans quel contexte économique l’édition 2025 du Salon Global Industrie va ouvrir ses portes à la mi-mars à Lyon ?

Marc Ferracci. La France a vécu, pendant des décennies, un processus de désindustrialisation, mais, depuis quelques années, nous avons réussi à inverser ce processus. On recrée des emplois industriels, on rouvre des sites industriels dans notre pays, etc. La situation est aujourd’hui difficile pour des raisons à la fois conjoncturelles et structurelles, mais la France possède des atouts formidables, des talents, des compétences, des infrastructures, un esprit entrepreneurial. Si nos industriels se battent à armes égales, ils relèveront les défis de la compétitivité, de la compétition internationale, de l’attractivité des métiers et des jeunes.

Sébastien Gillet : Chaque année, plusieurs dizaines d’entreprises investissent des millions d’euros pour moderniser leurs outil industriel, par exemple, ce qui contribue à la création d’emplois, à la création de valeur. Et la force de la France, qui possède une industrie multifilières (agroalimentaire, aéronautique…), lui permet d’être un pays un petit peu plus résistant que l’Allemagne ou l’Italie. Un pays qui n’a pas d’industrie est un pays qui meure.

ViPress Mesure. Quelles nouveautés avez-vous préparé pour cette édition lyonnaise 2025 ?

Sébastien Gillet : La grande scène, organisée pour la première fois à Lyon fera partie des temps forts de la prochaine édition 2025. La grande scène était déjà présente à Paris l’année dernière, mais n’oublions jamais que nous n’avons que 4 à 5 % de visiteurs communs entre les éditions parisiennes et lyonnaises. Grâce à Nicolas Dufourcq, de grands patrons de l’industrie française interviendront raconter des retours d’expérience, de belles histoires, etc. sur la grande scène, ainsi que des représentants de tout l’écosystème (PME, TPE…). Un salon est le lieu où l’on s’informe, on débat, on partage et c’est précisément la vocation de la grande scène. Global Industrie se veut être la voix et les solutions de l’industrie. En tant qu’animateurs de communauté, nous mettons en lumière le savoir-faire, l’expertise des acteurs, et les métiers du marché. Les exposants, eux, apportent des solutions concrètes pour continuer à accompagner le développement d’industrie dans notre pays.

ViPress Mesure. De quels sont autres moyens de communication disposez-vous ?

Sébastien Gillet : Nous étendons notre présence sur de grands médias nationaux, via, cette année, un partenariat avec RMC dans le cadre duquel les émissions Super Moscato Show et les Grandes Gueules seront délocalisées sur le salon, ainsi qu’un partenariat renforcé avec Sud Radio. Nous renouvelons également le dispositif avec BFMBusiness au travers de plusieurs émissions en direct le premier jour.

Julie Voyer. Nous avons par ailleurs mené, en partenariat avec l’institut de sondage Ipsos, une étude sur les Français et l’industrie, dont les résultats sont, par exemple, que 54 % des Français ont un lien direct/familial avec l’industrie, que 82 % des Français estiment que l’industrie locale contribue à l’identité de leur territoire, que 69 % des Français éprouvent de la fierté envers l’industrie et que, dans 20 ans, l’industrie sera décarbonnée et créatrice d’emploi. S’il est important, pour nous, de donner la voix au grand public au travers de l’étude Ipsos, le salon sera également l’occasion de réaliser un baromètre auprès des décideurs pour raconter de façon concrète, ce qui se passe sur le terrain. On va faire en sorte que ce rendez-vous soit annuel et d’apporter des contenus de qualité.

Parmi les autres évolutions, deux nouveaux villages supplémentaires feront leur apparition. Pouvez-vous présenter ces derniers ?

Sébastien Gillet : Effectivement, la prochaine édition lyonnaise accueillera, pour la première fois, le Village « 5G, IA, cybersécurité » dans lequel près de 80 sociétés des trois secteurs seront réunies pour une meilleure cohérence. Le village était présent à Paris en 2024, mais avec certains exposants situés hors du village. Au cœur du village se tiendra le Summit 5G (une réelle nouveauté) dont l’objectif est d’accompagner un maximum d’entreprises dans le déploiement de la 5G au sein de leurs usines. Ce temps fort sera l’occasion pour les visiteurs d’assister à des keynotes et des tables rondes sur des retours d’expérience, des prises de position de ministres, etc. Le deuxième nouveau village regroupera entre 70 et 80 entreprises de l’univers de la manutention, du stockage, de la logistique et du levage. Ces deux villages ont permis d’attirer des entreprises qui ne venaient pas historiquement sur Global Industrie et de renforcer ainsi le contenu du salon. Nous enregistrons d’ailleurs 15 % d’exposants en plus entre 2023 et 2025. Et le secteur de la mesure est bien sûr plus que présent à l’édition lyonnaise qu’à l’édition parisienne de par, notamment, le CIM (Congrès international de métrologie) et le Village Métrologie, organisés par le Collège français de métrologie (CFM).

Dans un contexte de pénuries de personnels compétents, quelles sont vos actions à destination des jeunes générations ?

Julie Voyer. L’attractivité des métiers de l’industrie est un pari que nous avons pris depuis plus d’une décennie en ayant mis en place de nombreuses actions. Pour cette édition 2025, nous voulons y accorder encore plus de temps, par exemple, sous la forme de prises de paroles de jeunes sur la grande scène, pour que les nouvelles générations reviennent dans l’industrie. Le concours Golden Tech, avec 14 métiers représentés, ont également été affinés afin de montrer que, derrière toute la technologie, il y a un savoir-faire, des hommes et des femmes. L’objectif est de faire venir jusqu’à 8 000 jeunes, des collégiens jusqu’aux élèves ingénieurs. Parmi les autres temps forts « pédagogiques », le dispositif GI Avenir permet de valoriser les métiers de l’industrie, de créer des ponts et, surtout, de mettre en avant des formations (pour les professeurs aussi) pour améliorer l’orientation des jeunes. Cela se traduira, entre autres, par des parcours personnalisés sur des stands, organisés par l’association Elles bougent.

On peut donc dire que tous les feux sont au vert…

Sébastien Gillet : Oui. Au-delà de la satisfaction de revenir à Lyon, qui est toujours une édition particulière, nous aurons un salon encore plus beau, encore plus riche qu’en 2023, avec 14 univers, 2 500 exposants, plus de 3 000 machines en fonctionnement, 50 000 industriels réunis (visiteurs et exposants) et 84 pays représentés. Nous voulons que l’industrie se retrouve, même si le contexte économique est plus compliqué pour certaines filières, pour des entreprises. C’est d’ailleurs pour cette raison que des animations, des temps forts de convivialité et de festivité (avec la soirée des exposants) feront du jeudi 13 mars la journée de l’industrie. Nous ne lâcherons rien pour continuer à faire que les Français soient fiers de leur industrie dans les territoires !

Nicolas Dufourcq. Bien sûr que la réindustrialisation de la France sera difficile, bien sûr que ce sera extrêmement long, bien sûr que cela suppose des conditions sur lesquelles tout le monde travaille, mais le salon Global Industrie est construit pour balayer ce défaitisme.