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Le textile connecté recèle un potentiel quasi-infini pour de nombreux domaines

Le textile connecté recèle un potentiel quasi-infini pour de nombreux domaines

L’originalité des capteurs de la marque commerciale Eweave, développés par le Français Satab, réside dans le fait qu’il s’agit de rubans de textile, associés à une électronique et à une plate-forme cloud. Il est possible de mettre en œuvre ces capteurs pour la mesure de fuites, de chocs et d’appuis, ainsi que, prochainement, de température, de pression, etc.

Oubliez tout ce que vous avez pu apprendre et voir en ce qui concerne les capteurs et leurs principes de mesure. La gamme de capteurs Eweave, développée par le Français Satab, ne ressemble à rien de connu, mais le secteur industriel sur lequel travaille la société fournit des indices. « Créé en 1905 par l’arrière-grand-père du président actuel et situé à Saint-Just-Malmont, un village de Haute-Loire, situé à côté de Saint-Étienne, le berceau de la tradition rubanière, Satab est à l’origine un fabricant de textile étroit, c’est-à-dire, non pas du tissu, mais de rubans, lacets, tresses, sangles, fronceurs, etc., réalisés par tissage, tressage ou tricotage », rappelle David Pignol, directeur général de Satab.

Si la société familiale (voir encadré) est présente sur différents grands marchés (la mode et le packaging), elle s’est également diversifiée, depuis de nombreuses années, sur des secteurs comme l’industrie et la santé. « Nous avons la chance de posséder des métiers anciens en bois, qui nous permettent d’exécuter des choses très techniques, et des métiers à tisser modernes », poursuit David Pignol. Et l’innovation est dans l’ADN de la société, ce qui s’est notamment traduit par l’intégration de teinture et d’autres technologies.

« Il y a environ cinq ans, nous avons intégré un fil électrique, très fin pour garder au maximum la souplesse du textile, ce qui s’est traduit par le développement d’un bus textile de données, très souple, et bien d’autres applications, avec plusieurs dépôts de brevets d’ailleurs. Ce câble électrique du textile n’avait pas laissé grand monde indifférent », se souvient David Pignol. Mais la société s’est toutefois assez vite rendu compte que les clients « textiliens » ne connaissaient rien à l’électronique, et que les électroniciens ne connaissaient rien en textile, ce qui ralentissait le déploiement de la solution.

Un capteur textile linéaire

Satab a alors décidé d’aller au-delà de son métier  le textile  en créant une véritable marque commerciale, baptisée Eweave et dans laquelle on retrouve le textile étroit conducteur, mais aussi une connectique, un boîtier électronique et une plate-forme cloud pour la gestion et l’analyse des données. « Nous avons ainsi développé un capteur textile linéaire – c’est la véritable innovation – , et non ponctuel comme la très grande majorité des capteurs du marché. Le capteur est en fait constitué d’un ruban doté de fils de polyester et de cuivre habilement placés – un ruban intègre 2 à 10 voies conductrices selon la fonction – , un ruban fin, léger, souple, robuste et facile de mise en œuvre », met en avant David Pignol. Le capteur peut être déroulé sur une longueur de 20 cm jusqu’à 1 km.

Le boîtier électronique, lui, prend en charge le traitement de signal afin d’obtenir la mesure souhaitée (coupures, fuites, appui/chocs, tension mécanique, niveau…) et remonte les données en Bluetooth Low Energy (LE) ou en LoRa, pour une utilisation locale, ou via d’autres moyens à développer. Le boîtier IP65, qui peut être branché sur le secteur ou utilisé de manière autonome, assure, en fonction du temps de rafraîchissement du signal, une autonomie de l’ordre de 10 ans, dans sa version de dimensions de 100 x 70 x 25 mm, ou de l’ordre d’une journée, dans sa version de 20 x 20 x10 mm.

Toujours sous la marque Eweave, les utilisateurs peuvent choisir parmi un ensemble de fonctions de base, telles qu’un bus de données (56 kbit/s ou 100 Mbit/s), un conducteur électrique, la détection de coupures, de fuites d’eau, de niveaux, de chocs ou d’appuis, un ruban lumineux, le dimming et l’interrupteur On/Off textile, ainsi que, prochainement, la mesure de température et de pression. « Nos systèmes permettent de localiser la fuite d’un fluide non inflammable ou de surveiller des canalisations calorifugées, par exemple, avec une précision de 1 % », indique David Pignol.

Deux modèles économiques

La troisième pierre à l’édifice est l’interface de pilotage, baptisée MyEweave. Comme les données sur les capteurs sont remontées toutes les secondes, les utilisateurs peuvent, à partir de l’interface, surveiller leurs capteurs, paramétrer ou réinitialiser à distance leur solution et, ainsi, la contrôler 7j/7 et 24h/24 via un cloud dédié. Dès la détection et la localisation d’une anomalie, MyEweave envoie un e-mail, un message ou un appel, selon la préférence de l’utilisateur, et l’interface assure également un suivi des interventions et un historique des alertes.

Enfin, Satab commercialise la marque Eweave selon deux modèles économiques. Le premier modèle est la vente sur étagère d’une solution autonome, constituée d’un capteur linéaire, d’un boîtier électronique et de l’interface MyEweave. « Si un client ne trouve pas son besoin dans les fonctions de base disponibles, par exemple la détection de fuites dans un environnement chaud, on bascule alors dans un business model de co-développement avec le client », explique David Pignol.

Et Satab ne compte pas en rester là. La société compte déjà structurer la marque (voir encadré) et ouvrir le champ des possibles en développant d’autres fonctions de base ou en améliorant la précision de mesure et des fonctions existantes – par exemple, augmenter la distance du bus textile ou ajouter un blindage électromagnétique. « Les débouchés potentiels de notre textile connecté pour la détection, la protection et la prévention se trouvent aussi bien dans l’aéronautique et le transport que dans le bâtiment, les équipements de protection individuelle (EPI), etc. Nous devons avant tout cumuler de l’expérience avant d’aller plus loin », conclut David Pignol.

 

Satab va se structurer pour développer la marque Eweave

Satab, qui a été créé en 1905, est un fabricant de textile étroit. Elle possède quatre implantations à Saint-Just-Malmont (Haute-Loire), à savoir son siège social, un site de logistique, un site de tressage et un site de tricotage. Cela représente environ 200 personnes travaillant en Haute-Loire, auxquelles il faut ajouter une cinquantaine de personnes dans le monde. « Nous sommes fiers d’être un fabricant français, ancré dans son territoire mais aussi tourné vers l’international. Nous sommes présents en Espagne, en Italie, en Allemagne, en Turquie et en Tunisie, via des filiales commerciales », indique David Pignol, directeur général de Satab. Pour la commercialisation de sa marque Eweave, la société s’appuie, dans un premier temps, sur son équipe commerciale « Industrie », accompagnée par un expert indépendant. « La structuration de l’activité Eweave passe par la formation des équipes, puis par le recrutement futur d’un commercial spécialisé et d’un chef de projets interne », annonce David Pignol.

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