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Le Cetiat réalise un CA 2024 quasi-stable dans un contexte économique chahuté

Le Cetiat réalise un CA 2024 quasi-stable dans un contexte économique chahuté

Sur des marchés très compliqués du bâtiment et du CVC, le centre technique des industries aérauliques et thermiques (Cetiat) a enregistré un chiffre d’affaires (CA) 2024 en léger recul, où les actions collectives ont compensé, en grande partie, les actions marchandes. Il peut toutefois s’appuyer sur la croissance de ses activités d’étalonnages et d’essais, des projets autour de la décarbonation des procédés, d’économie circulaire, etc., ainsi qu’un montant d’investissement annuel de l’ordre de 1 million d’euros pour voir, assez sereinement, l’année en cours.

Dans un contexte économique difficile, qui se poursuit encore en ce début d’année, le Centre technique des industries aérauliques et thermiques (Cetiat) a enregistré, en 2024, un chiffre d’affaires en léger recul de 0,9 % par rapport à l’exercice fiscal précédent, à 14,275 millions d’euros. Ce montant englobe les 5,235 M€ (+4,7 % sur un an) correspondant aux actions collectives, qui sont financées par la taxe fiscale affectée (TFA), et les 9,04 M€ (-3,8 %) des actions marchandes. Il y a un an, le centre technique avait anticipé une hausse de son chiffre d’affaires, prévoyant même de dépasser 15 M€.

Pierre Claudel (à gauche), directeur général du Centre technique des industries aérauliques et thermiques (Cetiat), et Yves Fanton d’Andon, président du Cetiat.

« 2024 fut une année très compliquée pour les secteurs du bâtiment et du Chauffage, Ventilation, Climatisation (CVC). Cela s’est traduit, principalement, par un ralentissement du marché des pompes à chaleur (PAC) de 40 % par rapport à 2023, qui n’était déjà pas une très bonne année, et, paradoxalement, par un regain du marché des chaudières à combustible fossile (gaz et fioul). Le secteur de la ventilation, lui, a un peu mieux résisté car, suite à la pandémie de Covid-19, la prise de conscience de la qualité de l’air commence à s’imposer », constate Yves Fanton d’Andon (groupe atlantic ; voir photographie), président du Cetiat.

Si l’on s’intéresse d’un peu plus près aux actions marchandes en 2024, on remarque que les étalonnages et les essais ont atteint respectivement 3,5 M€ (3,3 M€ en 2023) et 2,4 M€ (2,2 M€). Les études et la formation, elles, sont en recul avec respectivement 2,4 M€ (3,1 M€) et 673 000 euros (800 000 €). « Si nous nous attendions à le ralentissement de l’activité de formation, les études préalables aux investissements des industriels ont toutefois enregistré la baisse la plus importante. Cela est lié à l’attentisme dans le domaine de la décarbonation de l’industrie », affirme Pierre Claudel (voir photographie), directeur général du Cetiat.

Un niveau d’investissement autour de 1 M€ par an

Pour expliquer les bons résultats des activités d’étalonnages et d’essais, Pierre Claudel précise que « les étalonnages restent une activité soutenue et toujours en croissance, parce qu’elle couvre un très large périmètre d’acteurs – nous comptons 350 adhérents, mais environ 1 000 clients en métrologie. Nous avons d’ailleurs doublé nos moyens d’étalonnage en gaz et  la dernière embauche concerne celle d’un technicien en métrologie. En ce qui concerne les essais, nous travaillons surtout avec les certificateurs Eurovent Certita Certification (ECC), AHRI Certification, Certigaz et les organismes gérant la marque européenne Heat Pump Keymark. Ce marché de la certification est encore en phase de rattrapage post-Covid-19 ».

Pierre Claudel : « Les étalonnages restent une activité soutenue et toujours en croissance, parce qu’elle couvre un très large périmètre d’acteurs. Nous avons d’ailleurs doublé nos moyens d’étalonnage en gaz et la dernière embauche concerne celle d’un technicien en métrologie. »

Avec un investissement d’un montant de 1,08 M€ en 2024, dans la moyenne annuelle de ces dernières années, le Cetiat a fait évolué ses plates-formes d’essais de machines thermodynamiques pour répondre aux exigences de sécurité induites par les nouveaux fluides frigorigènes inflammables, et, notamment, le propane. Les travaux de rénovation des halls d’essais et de réduction des consommations d’énergie, avec la mise en œuvre de pompes à vitesse variable et d’une régulation par haute pression (HP) flottante sur les groupes de production de froid, par exemple, se sont poursuivis.

Le centre technique a également développé et mis en service un nouveau banc d’essais de caractérisation expérimentale des capteurs de dioxyde de carbone (CO2) servant à la régulation de la ventilation et de la qualité d’air (QAI). « Ce banc permet de qualifier les performances des capteurs de CO2 et, prochainement, les performances d’autres types de capteurs, en particulier les composés organiques volatils (COV), ainsi que d’étudier la sensibilité de ces capteurs à des interférents comme l’humidité. Il s’agit, notamment, d’amener à une certification », précise Yves Fanton d’Andon.

Dans le cadre du contrat d’objectifs et de performance 2024-2027 (COP), cosigné, en juin 2024, avec l’État et le syndicat professionnel Uniclima, les projets se poursuivent pour améliorer la combustion et la stabilité d’une flamme industrielle en hydrogène pur via des principes d’apport d’air secondaire, pour évaluer les conditions de passage du biofioul F30 au F100, pour évaluer l’usage du rDME (un gaz proche du propane et du butane, produit à partir de matières premières de carbone renouvelables et recyclées) en lieu et place du GPL, pour étudier les problématiques d’intégration des PAC dans les logements collectifs neufs ou en rénovation, étude sur les solutions d’hybridation des PAC.

Le centre technique fêtera ses 65 ans

Parmi les autres thématiques, citons l’économie circulaire avec une mission de préfiguration du rôle du Cetiat pour la profession et la participation du centre technique aux instances de normalisation de l’Union de normalisation de la mécanique (UNM), deux projets sur les solutions de décarbonation des procédés industriels de séchage et l’optimisation aéraulique des dépoussiéreurs industriels. L’accompagnement d’Allice continue avec des études sur les solutions de PAC industrielles, la récupération d’énergie lors du traitement des fumées, les nouvelles technologies de brûleur et l’hybridation.

Yves Fanton d’Andon : « Les 65 ans du Cetiat seront l’occasion de rappeler le rôle essentiel des centres techniques dans l’écosystème industriel français et international, et de conforter le modèle “le payeur est le décideur des projets” auprès des professionnels de l’aéraulique et de la thermique pour penser le futur. »

« Pour 2025, nos prévoyons un chiffre d’affaires stable, à hauteur de 14,3 M€ répartis entre les actions collectives (5 M€) et les activités marchandes (9,3 M€). La collecte de la taxe fiscale affectée (TFA) est espérée à 4,6 M€. Ces objectifs sont ambitieux dans un contexte économique français et européen toujours difficile. Du côté des investissements, un montant d’1,1 M€ a été budgétisé », annonce Yves Fanton d’Andon.

Le principal investissement concernera la construction d’une nouvelle plate-forme d’essais pour PAC de moyennes puissances (jusqu’à 130 kW), pour un montant de 700 k€. Sa réalisation est cependant soumise à l’obtention de subvention auprès d’organismes, d’industriels, etc. pour son financement. En lien avec le pôle de compétitivité Axelera et la Vallée de la chimie à Lyon, le centre technique participe par ailleurs à un grand projet de décarbonation de ce territoire, nommé « Declyc ». Les objectifs sont l’optimisation de la ventilation pour garantir la sécurité des employés, tout en réduisant l’énergie consommée des laboratoires des grands groupes industriels présents.

Enfin, tout au long de l’année 2025, le Cetiat célébrera son 65e anniversaire. « Ce sera l’occasion de rappeler le rôle essentiel des centres techniques dans l’écosystème industriel français et international, en accompagnant l’innovation industrielle et en permettant de “dérisquer” les choix technologiques des filières, ainsi que de conforter le modèle “le payeur est le décideur des projets, et sans que cela coûte quelque chose à l’État” auprès des professionnels de l’aéraulique et de la thermique pour penser et bâtir le futur (économie circulaire, transition numérique et intelligence artificielle [IA]) », réaffirme Yves Fanton d’Andon.

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