L’émulateur radar est taillé pour les futurs véhicules autonomes
Keysight Technologies a développé un émulateur de scène radar, et non de cibles radar, pour notamment accélérer l’apprentissage d’algorithmes de systèmes ADAS et de véhicules autonomes.
Les systèmes avancés de conduite d’assistance (ADAS) sont d’ores et déjà déployés dans un certain nombre de voitures et les véhicules autonomes roulent désormais sur les routes dans le monde. « Mais il ne s’agit, pour l’instant, que de véhicules autonomes de niveau 2 (automatisation partielle). De nouvelles innovations en termes de capteurs, de technologies V2X et d’intégration système sont encore à venir pour atteindre des modèles de niveau 5 (automatisation complète) », affirme Michael Reser, Business Development Director pour les solutions automobiles et énergétiques chez Keysight Technologies.
Pour atteindre un tel niveau d’automatisation, les acteurs doivent relever des défis en termes de validation des fonctionnalités des ADAS et véhicules autonomes : « On peut en compter trois : l’impossibilité d’émuler le monde réel avec une simulation purement logicielle, le manque de praticité, l’inefficacité et le potentiel risque des tests effectués sur route, ainsi que la complexité croissante des fonctionnalités », rappelle Michael Reser.
C’est pour répondre à ces défis que l’Américain Keysight Technologies vient de présenter, à l’édition 2022 du CES (Consumer Electronics Show), qui s’est déroulé du 5 au 8 janvier dernier, à Las Vegas dans le Nevada (États-Unis), l’émulateur AD1012A, en complément notamment de ses émulateurs de cibles radar E8707A, E8708A et E8718A, de ses logiciels d’automatisation KS83xx0A et de son émulateur de conduite autonome C-V2X SA8700A. « Contrairement aux autres systèmes du marché, l’AD1012A est en fait le premier émulateur de scène radar, et non de cibles radar, du marché », affirme Michael Reser.
Une technologie avec 23 brevets
Au cœur du nouvel émulateur de l’Américain se trouve le composant de simulation de cibles radar miniature, une technologie propriétaire-elle fait d’ailleurs l’objet de 23 brevets-issue d’un partenariat entre l’allemand IPG Automotive et les Keysight Labs, et permettant de créer un mur de frontaux RF renvoyant le signal modulé par les paramètres nécessaires au DUT pour détecter les éléments d’une scène.
Cette matrice est constituée de 64 cartes électroniques dotées chacune de 8 composants miniatures-la société parle de « pixels radar », ou « rixels »-et installées dans une chambre anéchoïque. Ces 512 rixels disposés en huit lignes (version AD1012A), ou 64 rixels en une seul ligne (version AD1011A), permettent de créer un environnement radar dynamique, avec autant d’objets statiques et dynamiques.
Parmi les autres spécifications remarquables, il est possible d’émuler des objets jusqu’à une distance aussi proche que 1,5 mètre, et aussi loin que 300 m, et à une vitesse de 0 à 400 km/h. À l’intérieur de la chambre anéchoïque, la matrice crée un champ de vision (FOV) contigu standard de ±10° en azimut (horizontal) et ±6° en élévation (vertical) par rapport à la ligne de visée du radar DUT. Il est possible d’étendre le FOV jusqu’à respectivement ±70° et ±15° en options.
« Au lieu de modéliser quelques dizaines de cibles radar, l’émulateur AD1012A est capable de créer, en laboratoire, une scène réaliste complète d’une manière sure et répétable. Les ingénieurs peuvent ainsi accélérer l’apprentissage d’algorithmes robustes interprétant les réflexions radar détectées par les capteurs radars automobiles, et ce même avec des scènes complexes, des scénarios de conduite à forte densité et des caractéristiques environnementales variables », indique Michael Reser.
L’architecture ouverte complète par ailleurs la boucle avec des systèmes Hardware-in-the-Loop (HIL) et des modeleurs 3D existants. De telles capacités forment ainsi une solution qui comble l’écart entre la simulation logicielle et les tests sur route, affirme Keysight Technologies.