« Le symposium GAS Analysis est une référence mondiale dans la communauté de l’analyse de gaz »
Pour la première fois depuis sa création, le symposium GAS Analysis, organisé jusque-là aux Pays-Bas, va se dérouler en France. Si les acteurs de la communauté de l’analyse de gaz connaissent parfaitement cette biennale, ce sera l’occasion pour le plus grand nombre de découvrir cette 11e édition désormais mise en musique par le Collège français de métrologie (CFM) du 17 au 20 mai prochain à Paris Nord Villepinte. Rencontre avec Sandrine Gazal et Théo Ravailler, respectivement directrice et Events Manager du CFM.
Propos recueillis par Cédric Lardière
ViPress Mesure. Au mois de novembre de l’année dernière, le Collège français de métrologie (CFM) a annoncé avoir repris le symposium GAS Analysis. Pouvez-vous revenir sur les raisons qui ont amené à cette opération ?
Théo Ravailler. GAS Analysis est une biennale dédiée à l’analyse de gaz, créée en 1999 et organisée jusque-là par l’institut néerlandais de normalisation (NEN) aux Pays-Bas. Mais son rayonnement va bien au-delà des Pays-Bas, les congressistes viennent de toute l’Europe, d’Asie, de Chine, du Japon, d’Inde, du Brésil, etc. L’édition 2021 a dû être annulée pour des raisons liées à la pandémie de Covid-19, ce qui a décidé le NEM à passer la main. Dans la cadre de sa recherche d’un nouvel organisateur, le comité scientifique de GAS Analysis s’est rapproché du CFM pour savoir si nous pouvions les aider dans l’organisation de la prochaine édition. Cela a été facilité par le fait que un certain nombre de membres du comité scientifique étaient aussi membres de celui du Congrès international de métrologie (CIM).
Sandrine Gazal. En parallèle, GL events Exhibitions Industrie souhaitait renouveler l’organisation conjointe du CIM et de Global Industrie, comme ce fut le cas en septembre 2021-les retours furent positifs à l’issue de cette édition particulière, où tous les acteurs étaient ravis de pouvoir sortir de nouveau-, pour renforcer le contenu des conférences techniques de la manifestation. Comme il n’était pas question que le CIM devienne un événement annuel, l’idée s’est fait jour d’organiser GAS Analysis et Global Industrie en même temps et en un même lieu, toujours via le salon Measurement World, désormais intégré à Global Industrie, les années paires. Ces rapprochements entre manifestations s’expliquent notamment par des raisons économiques, aussi bien du côté des organisateurs que des exposants, dans un monde de l’exposition qui a complètement évolué entre 2019 et 2022…
ViPress Mesure. Quels seront les temps forts de cette 11e édition de GAS Analysis ?
Sandrine Gazal. Les premiers temps forts sont la session plénière, en ouverture du symposium le mardi 17 mai, avec Robert Wielgosz, directeur du département de chimie du Bureau international es poids et mesures (BIPM), et une deuxième session plénière, le jeudi 19 mai, avec l’intervention de Maguelonne Chambon (LNE), présidente du comité Empir et vice-présidente d’Euramet, d’Annarita Baldan (VSL), présidente de l’EMN (European Metrology Network) Energy Gases, de Céline Pascal (Metas), pour l’EMN for Climate and Ocean Observation, et de Sophie Lardy-Fontan (LNE), pour l’EMN for Pollution Monitoring. Grâce au partenariat avec l’association européenne des instituts nationaux de métrologie, nous comptons la présence de quatre laboratoires nationaux de métrologie, à savoir le BAM, partenaire du PTB allemand, le LNE français, le NPL britannique et le VSL hollandais, et le programme des conférences intègre également une partie importante sur la recherche. Le reste du programme porte sur des sujets plus applicatifs, dans les domaines du gaz et de l’énergie (la métrologie des gaz, l’innovation industrielle, la transition énergétique avec l’hydrogène, la décarbonation et le biogaz, le climat et la qualité de l’air), avec des interventions d’Air Liquide, de Linde, de Siemens, etc. Ce ne sont donc un total de 80 conférences, orales et sous forme de posters, qui constitueront le programme.
ViPress Mesure. Quel est le profil des congressistes ?
Sandrine Gazal. La répartition est assez équilibrée entre les académiques et les utilisateurs, principalement des grands comptes du pétrole et du gaz. Cette double identité « laboratoire » et « industrie », tant du côté du programme de conférences et que des congressistes, se retrouve d’ailleurs au niveau de la coprésidence assurée par Annarita Baldan (VSL) et Martine Carré (Air Liquide).
Théo Ravailler. Le profil des participants aux short courses-une distinction par rapport au CIM-est différent. Ces cours théoriques organisés le mercredi 18 mai sont en effet destinés à un public plutôt novice dans l’analyse de gaz, tels que des doctorants et des postdoctorants. La matinée sera consacrée à l’accréditation et aux incertitudes de mesure et, l’après-midi, les participants aborderont les méthodes optiques et les applications hydrogène pour la transition énergétique.
ViPress Mesure. Les congressistes auront également l’opportunité de se rendre sur une zone d’exposition entre les conférences et les short courses. Pouvez-vous nous présenter cet espace ?
Théo Ravailler. Nous nous sommes inspirés des précédentes éditions de GAS Analysis pour créer, au sein de la partie Measurement World située dans le hall 5 de Paris Nord Villepinte, une zone centrale regroupant une trentaine d’exposants, l’affichage des posters et un service continu de restauration. L’objectif du GAS Analysis Hub-c’est le nom de cette zone centrale-est de contribuer au networking durant toute la durée de la manifestation, à générer un maximum de rencontres et d’échanges entre les différents participants, qui ont tous hâte de se retrouver depuis la dernière édition en 2019. Si la situation se crispe, nous avons toutefois prévu d’enregistrer toutes les conférences orales afin de les mettre ensuite à disposition, une fois l’événement passé.
Sandrine Gazal. Mais il ne faut pas trop ouvrir les événements à toutes les possibilités qu’offre aujourd’hui le numérique, sinon les personnes risquent de ne plus venir physiquement sur les salons. D’où l’importance de poursuivre l’organisation d’événements en « présentiel ».
ViPress Mesure. Quel serait, pour vous, un symposium réussi en termes de participants ? Vous mentionnez près de 300 congressistes…
Sandrine Gazal. C’est un objectif ambitieux ! La manifestation accueille normalement aux alentours de 250 participants. Mais cette année, le symposium change de pays et s’intègre dans une manifestation bien plus grande, qui devrait ouvrir à un public plus large. Si la pandémie de Covid-19 est plutôt derrière nous, il y a encore une certaine crispation du côté des Chinois, des Japonais et des autres Asiatiques, qui ont ainsi dû renoncer à se déplacer. Et s’ajoute à cela l’actualité dramatique de la guerre en Ukraine. Malgré ces incertitudes, GAS Analysis est une référence mondiale dans la communauté de l’analyse de gaz.