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« Endress+Hauser a bien résisté en 2024 dans des conditions économiques inégales »

« Endress+Hauser a bien résisté en 2024 dans des conditions économiques inégales »

Le groupe suisse spécialisé en mesure et solutions d’automatisation a enregistré un chiffre d’affaires annuel en légère hausse, à 3,744 milliards d’euros, et des bénéfices nets de plus de 400 millions d’euros. Malgré ces résultats financiers en demi-teinte, Endress+Hauser continue ses investissements dans de nouveaux bâtiments, équipements et technologies de l’information, ainsi qu’en R&D.

Rendez-vous annuel organisé à Reinach (Suisse), la conférence de presse sur les résultats financiers fut l’occasion, ce 8 avril 2025, pour le Suisse Endress+Hauser, de revenir sur une année particulière à plus d’un titre. « 2024 a en effet été marquée par de nombreux défis. Nous n’avons pas atteint tous nos objectifs, mais lentreprise a bien résisté », résume Dr Peter Selders (voir photographie ci-dessous), CEO du groupe. Et ce dans des conditions économiques inégales, l’année écoulée ayant été marquée par des crises mondiales et des conflits politiques.

Matthias Altendorf (à gauche), président du conseil de surveillance d’Endress+Hauser, et Dr Peter Selders, CEO d’Endress+Hauser.

Le spécialiste mondial de la mesure et des solutions d’automatisation a, tout d’abord, enregistré un chiffre d’affaires annuel en légère progression, après trois années successives de hausse à deux chiffres, à 3,744 milliards d’euros (+0,7 % par rapport à 2023) – la croissance organique, c’est-à-dire sans effets de change, a été de 1,3 % sur la même période. Le montant des bénéfices nets est de 407,9 millions d’euros, soit une baisse de 0,2 % par rapport à l’année précédente.

« L’embellie économique espérée au second semestre 2024 ne s’est finalement pas concrétisée », regrette Dr Luc Schultheiss, CFO d’Endress+Hauser. Les ventes sur les trois principaux marchés du groupe, à savoir les États-Unis, la Chine et l’Allemagne, ont été plus faibles, mais cette situation a été compensée par les centres de ventes de petite et moyenne tailles. « En Europe, les chiffres d’affaires ont diminué de 0,9 % en un an, principalement en raison de la baisse des chiffres en Allemagne. En revanche, certains marchés comme lItalie et la France ont enregistré de bons résultats et d’autres tels que le Royaume-Uni, une très bonne croissance », détaille le CFO.

Des niveaux d’investissements inédits

Les ventes dans la région Asie-Pacifique, elles, ont reculé de 1,9 %, en raison de la baisse des ventes en Chine, le deuxième plus grand marché du groupe. Quant à l’Inde et au Japon, les ventes ont affiché une bonne croissance. Dans les Amériques, Endress+Hauser a enregistré une augmentation globale de 4,2 % de son chiffre d’affaires, principalement grâce aux croissances réalisées au Canada, en Argentine et au Brésil. Enfin, la région Afrique et Moyen-Orient a enregistré de bons résultats financiers, avec une croissance annuelle de 13,3 %.

Malgré ces résultats financiers en demi-teinte, Endress+Hauser a investi 349,3 M€ – « plus quaucune autre année de son histoire » – dans de nouveaux bâtiments, équipements et technologies de l’information. Le groupe a ainsi mis en service de nouvelles installations de production sur son campus de Chhatrapati Sambhajinagar (anciennement Aurangabad) en Inde, a inauguré une maison d’hôtes à Arlesheim en Suisse et a ouvert des centres logistiques régionaux en Chine et en Inde. Des projets d’investissement d’un montant supérieur à 550 M€ sont actuellement en cours, dont le nouveau bâtiment Nexus de la filiale française, qui ouvrira ses portes tout début 2026 sur le campus de Cernay (Haut-Rhin).

Toujours du côté des investissements, les dépenses en recherche et développement (R&D) se sont élevées à 275,6 M€, soit 7,4 % du chiffre d’affaires et une augmentation de 3 % par rapport à 2023. Le groupe suisse a effectué 285 demandes de brevets dans le monde entier et a lancé pas moins de 81 produits sur le marché en 2024. « Je peux citer le Liquiline Edge Module CYY7, qui envoie les mesures des transmetteurs et systèmes d’analyse Liquiline vers notre cloud Netilion, l’analyseur de gaz par TDLAS JT33 [voir photographie ci-dessus], pour la surveillance du H2S dans les canalisations de gaz naturel ou des flux de gaz de capture de carbone. Linnovation est lun des principaux moteurs de notre succès en tant que leader technologique », affirme Peter Selders.

Acquisition de l’offre Cleaner Industry de Sick

Même si elle a été officiellement effective le 1er janvier 2025, l’un des autres temps forts de l’année 2024 pour Endress+Hauser fut l’acquisition de l’offre Cleaner Industry de l’Allemand Sick. Cet accord stratégique qui porte sur les solutions en analyse de gaz – cette activité est issue du rachat, en 2000, de l’Allemand Maihak – et en mesure de débit de gaz, les services associés et les solutions digitales de Sick, doit permettre au groupe suisse d’accroître davantage son expertise dans le domaine de la décarbonation (améliorer l’efficacité des usines, protéger l’environnement et réduire l’empreinte carbone) et de disposer d’une offre globale.

Le troisième fait marquant est que c’est la première fois qu’aucun membre de l’une des deux familles fondatrices n’est à la tête du groupe et/ou du conseil de surveillance. Peter Selders a en effet succédé à Matthias Altendorf (voir photographie) à la tête du groupe, le second devenant le président du conseil de surveillance (poste occupé jusque-là par Klaus Endress). « Les changements à la tête du groupe et le passage de témoin entre générations au sein de la famille actionnaire se sont bien déroulés », affirme Matthias Altendorf. Sandra Genge et Steven Endress, tous deux petits enfants du cofondateur de l’entreprise, sont désormais les représentants de la famille actionnaire au sein du conseil de surveillance.

Pour l’année 2025, Endress+Hauser vise une croissance moyenne à un chiffre concernant les ventes et une stabilité des bénéfices. « Les annonces du gouvernement américain changent drastiquement la donne, en raison non seulement de la hausse des droits de douanes et des contre-mesures, mais aussi de l’incertitude générale issue du recul de la consommation et du report des investissements. Nous pouvons toutefois être confiants dans l’avenir, car une grande partie de ce dont nous avons besoin pour faire face aux changements actuels est sous notre propre contrôle », se réjouit Peter Selders.

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