Le capteur portable assure la surveillance des PFAS dans l’eau
La jeune pousse Grapheal et le laboratoire Edytem ont développé les capteurs Fluorograph capables de mesurer les traces de pollution liées aux PFAS présents dans l’eau directement sur le site de prélèvement.
Les PFAS constituent une famille d’environ 12 000 molécules aujourd’hui utilisées dans un très grand nombre d’applications et dispositifs pour leurs propriétés uniques. Du fait de leur exceptionnelle persistance, de leur toxicité et de leur (bio)accumulation, ces substances per- et polyfluoroalkylées sont désormais qualifiés de « polluants éternels » et sont à l’origine de problèmes de santé et de dommages environnementaux importants.
C’est pour ces raisons que la détection des PFAS à l’état de traces et leur suivi sont devenus une priorité mondiale. Mais l’évaluation de la contamination des sources d’eau par les polluants éternels est actuellement très complexe et nécessite des analyses en laboratoire utilisant des équipements sophistiqués et coûteux.
La jeune pousse française Grapheal et le laboratoire Edytem (Environnements, Dynamiques et Territoires de la montagne ; UMR CNRS/Université de Savoie-Mont Blanc) viennent d’annoncer la mise au point au sein de leur laboratoire commun « Fluorograph », soutenu par l’Agence nationale de la recherche (ANR), de capteurs capables de mesurer les traces de pollution liées aux PFAS présents dans l’eau directement sur le site de prélèvement.
Les premiers résultats des tests menés avec ces capteurs électroniques miniatures – de la taille d’une carte de crédit – sur la détection d’une des molécules de PFAS les plus communes, le PFOA (acide perfluorooctanoïque), dans l’eau ont montré des seuils de détection de l’ordre de 300 ng/l, à savoir en dessous du seuil réglementaire de l’Union Européenne autorisant au maximum 500 ng/l de PFAS dans l’eau potable.
« Parce qu’il est produit par électronique imprimée et qu’il fait appel à un capteur en carbone, l’impact environnemental du capteur Fluorograph est très réduit », rappelle Vincent Bouchiat, président de Grapheal. « La sensibilité élevée et la simplicité d’usage du Fluorograph vont permettre de détecter de manière quantitative les PFAS directement sur site et de satisfaire la forte demande de cartographier les zones polluées et de suivre leur évolution », affirme Guy Royal, chercheur à Edytem.
Le nouveau capteur est donc un outil précieux pour les chercheurs de terrain, les organismes de réglementation et le personnel chargé de la gestion de l’eau. « L’analyse sur le point de prélèvement va créer une réelle simplification logistique, il va permettre d’augmenter la densité des tests tout en réduisant significativement la charge financière liée aux analyses fréquentes de l’eau », poursuit Vincent Bouchiat (Grapheal). La jeune pousse recherche ainsi des partenaires industriels pour accompagner l’industrialisation de sa solution et la montée en volume de sa production.