Les méthodes de contrôle non destructif accèdent à la 4D
Le CEA-List a validé un prototype d’imageur 4D basé sur de nouveaux algorithmes, permettant au CND d’accéder à la reconstruction 3D en temps réel.
Que ce soit dans les industries nucléaires, automobiles, pétrolières, etc., le contrôle non destructif (CND) est utilisé dans de nombreux domaines pour inspecter des pièces de différentes natures en termes de géométrie et de matériaux. Si les signaux acquis permettent la reconstruction d’images en deux dimensions (2D) en temps réel, l’équivalent en trois dimensions (3D) est beaucoup plus complexe.
La reconstruction en 3D nécessite en effet un très grand nombre de signaux et une puissance de calcul impossible à embarquer dans les dispositifs d’inspection actuels. C’est pourtant le défi scientifique et technique, qu’a relevé, pour la première fois, le Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives – Laboratoire d’intégration des systèmes et des technologies (CEA-List).
Les chercheurs ont ainsi développé de nouveaux algorithmes, basés sur les méthodes de reconstruction 3D dans le domaine de Fourier, afin de réduire au maximum le nombre d’opérations de calcul nécessaires. Ils ont alors pu réaliser un prototype d’imageur 4D, à savoir un imageur 3D en temps réel.
Le prototype a été testé et validé avec succès sur des défauts artificiels, telles que des fissures, des porosités et des retassures, réalisés par fabrication additive dans des blocs d’acier sur la plate-forme Additive Factory Hub (AFH). L’imageur 4D a même atteint des performances inédites en visualisant des porosités de 0,6 mm de diamètre, en les localisant dans le volume avec une précision de l’ordre du dixième de millimètre.
Dans le cadre de l’étape suivante, à savoir monter en maturité et pouvoir envisager un transfert technologique, les chercheurs s’appliquent aujourd’hui à augmenter les performances et diminuer les temps de calcul de ces nouvelles méthodes d’imagerie, sans perte de qualité.