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Micronora 2024 : les microtechniques « intelligentes » sont une réponse à la digitalisation et à la pénurie de main d’œuvre

Micronora 2024 : les microtechniques « intelligentes » sont une réponse à la digitalisation et à la pénurie de main d’œuvre

En plus de l’exposition, des conférences techniques, des Microns d’Or, etc., la prochaine édition du salon Micronora accueillera également l’animation Zoom, dont la thématique sera les microtechniques « intelligentes ». À savoir plus l’intelligence apportée aux machines que l’intelligence artificielle (IA) en tant que telle.

« Plus que jamais, Micronora porte hauts les savoir-faire de ses exposants dans le domaine des microtechniques, des micro- et nano-technologies pour les industries du luxe, médical, de l’automobile, de l’aéronautique, de la défense, du spatial, de l’énergie, du biomédical, etc. L’édition 2024 sera, une fois encore, la preuve intangible de la volonté de l’association [éponyme, NDR] de s’engager pleinement dans un rayonnement toujours plus accru des microtechniques », a lancé Thierry Bisiaux, président de Micronora en introduction de la conférence de presse. La prochaine édition du salon international des microtechniques et de la précision se déroulera en effet du 24 au 27 septembre 2024, au Parc des expositions Micropolis de Besançon (Doubs).

© Yoan_Jeudy-38

À la date de la mi-avril, l’association organisatrice avait déjà enregistré la participation de 475 exposants, dont 33 % venant de 21 pays étrangers, sur une surface de stands de 7 700 m2 (soit un taux de remplissage d’environ 90 %). « Malgré un retard de la commercialisation, nous sommes d’autant plus optimistes que nous enregistrons d’avantage de pays que lors de l’édition précédente, un taux stable de nouveaux exposants et le retour d’anciens exposants avec des surfaces de stands plus importantes », a indiqué Fanny Chauvier, directrice de Micronora.

Comme l’a rappelé Thierry Bisiaux, « de l’étude d’une idée à sa réalisation, Micronora est aujourd’hui le rendez-vous incontournable où les donneurs d’ordre peuvent trouver les solutions à leurs projets de développement, des produits et des services toujours plus précis, performants et “intelligents” ». Les visiteurs auront également l’occasion de s’informer et d’échanger au cours des différents cycles de conférences, avec, notamment, l’intervention du spécialiste des risques systémiques et des stratégies de résilience collective Arthur Keller.

« Le CLP (Club Laser et procédés) organisera des conférences sur les procédés de transformation de la matière par laser pour les microtechniques – elles représentent aujourd’hui près d’un tiers du marché des lasers. L’Institut Femto-ST, de son côté, présentera les ressources et les possibilités de collaboration entre entreprises et laboratoires, à savoir comment certaines technologies émergentes peuvent être applicables à l’industrie », a expliqué Fanny Chauvier.

Le Zoom sur les microtechniques « intelligentes »

Micronora accueillera également, les 26 et 27 septembre, la 14e édition du Micro & Nano Event, l’événement européen permettant aux entreprises et aux laboratoires de recherche d’initier des nouveaux produits. « Exposants et visiteurs retrouveront également la remise des Microns d’Or le premier jour (avec les pitches le lendemain), avec quelques changements toutefois. Il n’y aura que trois catégories seulement, à savoir “Machines et biens équipements”, “Composants & sous-ensembles microtechniques” et “Systèmes intelligents et logiciels”, et un Micron d’Or et un Micron d’Argent seront décernés pour chaque catégorie », a précisé Fanny Chauvier.

© Cédric Lardière

Mais l’animation phare de Micronora reste le Zoom, dont la thématique est, cette édition 2024, les microtechniques « intelligentes » qui sont une réponse à la digitalisation et à la pénurie de main d’œuvre. « L’intelligence artificielle (IA) s’est rapidement imposée comme thématique, mais il s’agit plus de l’intelligence que l’on peut apporter aux machines et équipements que de l’IA en tant que telle, et ce pour l’usinage, la maintenance, la métrologie. Avec le Zoom, nous voulons valoriser l’innovation adaptée à l’univers des microtechniques au travers de matériels en fonctionnement (un microcentre d’usinage, cette année) », a expliqué Benoît Gauthier, responsable de la coordination du Zoom.

On est aujourd’hui confronté à une augmentation drastique du nombre de données pouvant être échangées dans les entreprises, et la question est de savoir ce que l’on en fait. « Les outils d’IA sont une solution, mais ce n’est pas seule. Ce sont des outils d’aide à la décision permettant une meilleure efficacité des systèmes, parce que, plus une machine apprend, plus elle sera en mesure d’améliorer ses niveaux de prédiction », a expliqué Sébastien Thibaud, délégué général de la plate-forme MIFHySTO et professeur des universités à l’Ecole nationale supérieure de mécanique et des microtechniques (ENSMM).

Mais faut-il encore disposer de données pertinentes et fiables, savoir contrôler les pièces en sortie de production. Cela passe par le déploiement de capteurs « intelligents », de machines de plus en plus efficaces, productives et versatiles, de moyens de production capables d’anticiper d’éventuelles pannes ou difficultés au cours du process. « Il s’agit également d’intégrer de l’intelligence depuis la conception de pièces jusqu’à leur réalisation, ainsi que des outils de réalité augmentée ou de réalité virtuelle. Quand on parle de machines “intelligentes”, ce n’est pas qu’installer des capteurs et des algorithmes, c’est aussi automatiser ces machines », a précisé Sébastien Thibaud.

L’histoire du salon fait l’objet d’une exposition

Et n’oublions pas la contribution de la recherche pour accompagner les industriels à entrer dans les domaines de la réalité augmentée ou virtuelle et de l’IA. « Il existe un certain nombre de programmes, sur, par exemple, l’utilisation de l’IA pour le suivi et le pronostic de défaillances de systèmes en continu, l’usinage de précision de formes complexes par électro-érosion ou des soutien-gorges connectés assurant un diagnostic des cancers du sein. Ou encore la plate-forme 4H Factory portée par le Cetim et le Pôle Véhicule du futur dans le cadre du programme DEDIHCATED (offre d’accompagnement pour la digitalisation des PME en Bourgogne Franche Comté) », a poursuivi Sébastien Thibaud.

De gauche à droite : Benoît Gauthier, responsable de la coordination du Zoom, Sébastien Thibaud, délégué général de la plate-forme MIFHySTO et professeur des universités à l’ENSMM, Thierry Bisiaux, président de Micronora, et Fanny Chauvier, directrice de Micronora. [© Cédric Lardière]

Une autre nouveauté de l’édition 2024 de Micronora sera l’exposition intitulée « Des savoir-faire horlogers aux technologies du futur » et qui devrait être itinérante. En replongeant dans les archives de l’association, l’équipe organisatrice a remis la main sur une mine d’or concernant l’histoire du salon. Micronora est en fait le descendant du salon national de l’horlogerie et des industries comtoises, créé en 1949 et qui deviendra le salon national de l’horlogerie de Besançon en 1954. C’est la même année que les premiers statuts de l’association Micronora ont été formalisés. Comme le cinquantenaire du salon n’avait pas pu être célébré en 2020 pour cause de pandémie de Covid-19 – le salon avait été rebaptisé Micronora en 1970 – , l’édition 2024 sera l’occasion de fêter les 75 ans.

L’organisateur poursuit par ailleurs son partenariat, initié en 2022, avec Grand Besançon Métropole pour le salon Cap vers l’emploi. Compte tenu de la pénurie de main d’œuvre, le salon permet d’organiser des rendez-vous individuels avec des personnes dont le profil correspond à ceux recherchés par les exposants. « Étant donné que demain se construit maintenant, nous souhaitons que les élèves de collèges et de lycées, ainsi que les étudiants puissent venir visiter Micronora. Cette année, ce sera principalement le mercredi pour qu’enfants et parents puissent venir ensemble découvrir ce qu’est l’industrie d’aujourd’hui, les perspectives possibles malgré le discours de certains parents », s’est réjoui Fanny Chauvier.

La création d’un club pour rapprocher les acteurs

L’organisateur s’appuie, notamment, sur l’unité mobile de formation Fabrique 4.0 de son partenaire, le pôle Formation UIMM Franche-Comté, une unité constituée d’une ligne de production connectée (IA, fabrication additive, cobotique…), ainsi que le camion Lab’mobile du dispositif Puxi (Plastic User Xperience Innovation), camion intégrant une presse à injection hybride de 35 t, une presse à injecter électrique de 50 t, une ligne d’extrusion, un broyeur associé à un thermorégulateur et une imprimante 3D.

© Cédric Lardière

L’association Micronora travaille aussi à d’autres vecteurs de rayonnement des microtechniques, autres que le salon. « Notre raison d’être, aujourd’hui, est de fédérer un écosystème microtechnique et territorial afin d’impulser le dynamisme de Micronora et d’accroître sa visibilité. Que ce soit pour créer de l’innovation, de l’emploi, de la formation, de la collaboration. Nous organisons ainsi un nouvel événement, un Club Micronora – nous n’avons pas encore trouver de nom – , au sein de l’association », a annoncé Fanny Chauvier. Une vingtaine de personnes (industriels, chercheurs, monde de la formation, structures économiques) ont participé à la première réunion du club.

« Nous sommes convaincus que le monde de demain sera celui de la collaboration. Mais pour y parvenir, les gens doivent avoir confiance. Et, pour qu’il y ait confiance, les gens doivent se connaître. L’objectif de ce nouveau club est de faire en sorte que les sociétés puissent discuter ensemble, connaître leur valeur ajoutée, leur spécificité. Tous les participants ont été enthousiasmes sur la tenue de ce club et nous prévoyons d’ouvrir le club aux autres sociétés lors de Micronora 2024 », a ajouté Fanny Chauvier.

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